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Sujet donné au brevet blanc du 15 février 2001. Le texte support présentait les dangers de l'après guerre. (Calvo/Dancette, La Bête est morte !..., «La Guerre mondiale chez les animaux»)

Le narrateur poursuit son propos et cherche à convaincre les enfants qui l’écoutent de rester vigilants et d’agir pour vivre dans un monde en paix. Faites-le parler…

Classe de 3e2

La Bête est morte

Car le grand loup pourrait avoir des cousins, des frères et ils peuvent reprendre sa place.
Imaginez si quelqu'un la reprend, ça serait peut-être encore pire que ce que nous avions vécu. S'il y a une nouvelle politique qui empêche nos alliés de rentrer dans notre pays, nous ne serions pas assez pour les vaincre et nous mourrions même sur le champ.
Alors, prenez garde les enfants, regardez autour de vous, faites tout pour réussir à défendre notre pays et à changer ce monde de guerres, de souffrances, d'esclavages en un monde de paix, de solidarité et de travail.
Votez pour les bons politiciens, présentez-vous aux élections présidentielles, essayez de faire des accords autour de notre pays, faites qu'il y ait une solidarité internationale extrême pour éviter la guerre. Allez plus haut que nous, les anciens, qui avons su maîtriser le monde.
Bâtissez de nouvelles entreprises pour fabriquer des vêtements, ou bien alors des tables, des chaises, des meubles...de tout sauf des armes.
Rendez vos entreprises accessibles à tout le monde, échangez vos idées avec les pays étrangers. J'espère que vous atteindrez cet objectif et que vous aurez cette victoire, car c'est vous, mes amis qui êtes l'avenir de notre cher pays nommé la France.
Réfléchissez à ce que je vous ai dit, et ne prenez pas ça à la rigolade, car si vous n'êtes pas arrivés à ces objectifs, la guerre éclatera encore de plus belle, et qui sait, ce sera peut-être la fin du monde.
Alors soyez vaillants car l'avenir est entre vos mains.

Estelle Degrigny

Sujet 1 --> Dans votre enfance, vous avez été marqué par une personne. Tracez-en le portrait. Vous veillerez à exprimer vos sentiments passés à son égard ainsi que votre jugement actuel sur cette relation.

Classe de 3e1

Ma nourrice

C'était une femme d'une quarantaine d'années environ ; elle venait du Sénégal. Comme presque toutes les femmes de son pays, elle portait sur la tête un tissu de couleurs vives qu'elle enroulait autour de ses longs cheveux noirs. Elle s'habillait toujours de vêtements amples et colorés qui ressemblaient aux djellabas que portent les femmes d'Afrique du nord. Elle avait un penchant pour la bonne nourriture ce qui justifiait son embonpoint.

Elle n'aimait pas qu'on la prenne en photo, c'est pour cela que je ne possède presque aucune photographie d'elle. Tous les souvenirs que j'ai d'elle sont pour la plupart enfouis dans ma tête. Elle m'a gardée durant cinq ans, cinq merveilleuses années. Et puis un jour, elle est partie avec dans ses bagages un peu de mon amour.

Quand la nostalgie des années passées me prend, je m'assieds dans un fauteuil et je feuillette mes vieux albums photos quand soudain l'une d'elle attire particulièrement mon attention : j'ai quatre ans, je suis assise sur les genoux d'une grosse femme noire qui n'est autre que Coumba, ma "nounou". Sur cette photographie, j'ai l'air particulièrement attentive. Je crois me souvenir que j'avais posé une question et qu'elle tentait tant bien que mal de me l'expliquer. C'était sans doute le genre de question que l'on pose lorsqu'on a quatre ans, dont la réponse est évidente mais que les adultes ont tant de mal à nous expliquer. En fait, je pense que je la faisais parler simplement pour le plaisir d'entendre le son de sa voix à la fois chaude et suave : cela me rassurait. Je me rappelle que le soir pour m'endormir elle me racontait la vie qu'elle avait eue en Afrique. Je n'entendais jamais la fin de l'histoire car je me laissais bercer par le son de sa voix. Je pense qu'elle inventait toutes ses histoires rien que pour voir ma mine ébahie. Des fois, elle partait de son rire tonitruant quand elle me voyait bouche bée, les yeux écarquillés en train de boire la moindre de ses paroles.

Lorsque je suis arrivée à la dernière photographie de l'album, je le referme les yeux pleins de larmes et de souvenirs. De temps en temps, il me semble encore entendre son rire résonner dans toute la pièce mais hélas ce n'est jamais elle.

Anaïs Bigaut

Mon grand-père

Jusqu'à l'âge de cinq ans, je ne connaissais que la famille la plus proche : mon père et ma mère. De temps en temps, ma maman me passait le téléphone en me disant :«Dis bonjour à tes grands-parents...»

Je me sauvais en criant : «Non, je ne sais pas qui c'est...»

Au fond de moi, je rêvais de les rencontrer et de dire enfin comme mes camarades de classe : «Je pars chez mes grands-parents... - je fais ça ou ça, avec mes grands-parents...»

Et c'est arrivé.

Un jour, nous sommes partis en Pologne où j'ai fait la connaissance de la famille. Parmi tous les parents, celui qui m'a le plus impressionné était mon grand-père. C'est la personne qui a laissée une trace importante dans mon enfance.

J'ai vite pris le plaisir de grimper sur ses genoux quand il était assis dans le fauteuil. J'écoutais sa voix douce et mélodique pendant qu'il parlait avec ma grand-mère. Il était calme, posé, ne criait jamais et ne gesticulait pas.

En me parlant, il ne changeait pas de ton, il me regardait avec ses yeux gris derrière ses lunettes. J'écoutais attentivement les histoires qu'il me racontait et même si je ne comprenais pas toujours, j'étais fier qu'il me considère comme un grand. Sur son visage rond, je trouvais souvent un sourire dévoilant ses dents blanches et alignées.

Avant d'aller au bureau, il se préparait longtemps. Lorsqu'il était prêt, j'aimais bien l'observer. Il me semblait géant à côté de moi et j'avais du mal à apercevoir sa tête chauve. Il était très élégant dans son costume marron et ses chaussures cirées.

Je le regardais s'éloigner de la maison. Sa silhouette était bien droite, ses pas légers et réguliers. Il avait l'air majestueux.

Mais moi, je le préférais dans son pantalon bleu et sa chemise à carreaux. J'étais surtout attiré par les poches. Des choses mystérieuses s'y trouvaient : des vis, d'étranges rondelles métalliques, des épingles brillantes, des clous, des clefs, des petits sacs de graines de tournesol, des objets que je ne pouvais identifier à l'époque. J'étais émerveillé par toutes ces trouvailles. Je pensais qu'il ne devait pas être quelqu'un d'ordinaire pour garder ces trésors dans ses poches.

Avec le temps, je commençais à reconnaître différents objets et je n'étais plus surpris de les voir. Je compris que mon Papi aimait bricoler dans son atelier de jardin.

Ah, le jardin de mon grand-père ! C'était sa passion. On n'a jamais fait de grandes promenades ensemble, mais quand je pouvais partir avec lui dans son jardin, j'étais heureux.

Là rien n'était fait au hasard ou n'importe comment. Si j'arrosais, il fallait que ce soit fait exactement comme il me l'avait dit ; aucune plante ne devait être oubliée. Si je bricolais avec lui dans l'atelier, il fallait travailler avec précision, sinon je recommençais jusqu'à ce que ce soit correct. Il veillait à ce que je range bien tous les outils à leur place. Parfois, je me fâchais et je pleurais. Alors il prenait le temps de m'expliquer encore et encore.

L'importance de cette perfection qui me dérangeait chez mon grand-père, avec son monde de petites manies et d'obsessions, appartient à l'époque passée. Mais je comprends maintenant qu'il m'apprenait les vraies valeurs, celles qui ne changent pas avec le temps : la patience, la précision et la persévérance.

Souvent, lorsque je travaille, j'essaie d'être soigneux, pointilleux et calme comme mon grand-père.

Ces petits travaux dans le jardin qui me paraissaient insignifiants, qui m'agaçaient et m'irritaient tellement, avaient pour but de m'apprendre à travailler, à écouter les autres, à former ma personnalité.

En fait, il n'était pas si extraordinaire mon grand-père, comme je le pensais étant petit garçon. Il était simple, juste et patient. Les valeurs qu'il m'a apprises resteront gravées dans ma mémoire. J'espère les garder toujours pour m'en servir dans ma vie future.

Dominique Puzio

Mon oncle

Il y a quelques années de cela, j'allais régulièrement chez la personne que j'admirais le plus dans ma famille : mon oncle.

Ah ! Quelle joie me faisais-je à l'idée de passer quelques jours à la ferme dans le petit village de Maves en Sologne.

Dès mon arrivée, notre habitude était de nous asseoir tous les deux sur l'enclos des vaches. Pour lui, ses bêtes étaient ce qu'il y avait de plus cher à son coeur.

Le matin, quand nous allions nourrir les animaux, c'était une journée, comme toutes les autres mais qui commençait dans la bonne humeur. Je garde de lui un souvenir marquant.

Cet homme âgé d'une cinquantaine d'années, coiffé d'une casquette d'un vert foncé éclatant, habillé avec sa cotte de travail, chaussé d'une paire de bottes, m'expliquait souvent le début de la vie. Je me remémore parfois cette photographie dans ma tête et la contemple avec toujours autant d'admiration.

J'étais tellement curieux que des tas de questions me venaient à l'esprit.

Il essayait tant bien que mal d'y répondre avec sagesse et patience. Parfois, il me montrait son matériel agricole tels que tracteurs et remorques, engins entreposés dans son atelier où il aimait bricoler.

Il était veuf depuis un an et demi, mais il ne s'était pas renfermé dans son pavillon qui bordait l'exploitation et j'étais le premier à pouvoir y entrer pour le réconforter.

Cinq ans ont passé. J'ai grandi, je suis devenu un adolescent . Il ne me parle pas de la même manière, mais nos relations sont toujours aussi amicales. Je continue à lui poser une multitude de questions auxquelles il tente de répondre au bord du ruisseau en exerçant son loisir préféré : la pêche.

J'espère encore passer de nombreuses semaines chez lui et le garder longtemps près de moi, car je l'aime énormément.

Julien Coutant

de Marta GRABOWSKI 3°1

Sujet d'imagination: Un passager témoin de la scène, rapporte l'événement et le commente dans une lettre à un ami. [cf. livre de textes Belin, page 79]

Classe de 3e1

Beaugency, le 28/02/1949

Mon cher David,

Me voilà rentré de mon voyage en Suisse. Je m'empresse de répondre à tout le courrier, dont le vôtre, que j'ai trouvé à mon arrivée.

Alors oui, mon voyage a été très agréable, bien que trop rapide. Je tiens à vous raconter une petite «aventure».

Tandis que j'étais confortablement installé dans mon compartiment, lors de mon retour, accompagné d'une jeune femme occupée par une lecture, je m'aperçus qu'un jeune homme, debout dans le couloir, avait l'air très intéressé par une petite plaque dont je n'apercevais pas le contenu. Il avait attiré mon attention, par son arrêt brusque juste à cet endroit devant la vitre qui se trouvait entre notre compartiment et le couloir. Il tournait curieusement autour d'une poignée rouge, puis d'un mouvement énergique, il tira sur celle-ci d'une main, car dans l'autre, il tenait un billet de cent francs.

A ce moment précis, le train se mit à patiner sur quelques cent mètres puis s'arrêta violemment. Ce coup de frein sortit ma voisine du fil de l'histoire de son livre. Elle leva les yeux, paniquée, se précipitant à la fenêtre. Je jetais un bref coup d'oeil : nous étions en pleine forêt. Mais j'ai préféré m'intéresser à ce qui se passait de l'autre côté, dans le couloir.

Une petite foule s'était formée. Les gens se bousculaient, tous voulaient sortir. Contrairement à moi, ils étaient affolés. Ils ne savaient pas qu'il s'agissait d'une mauvaise blague. Certains passaient en courant sans même prêter attention à notre jeune farceur, mais d'autres remarquèrent son amusement et se mirent à hurler : «C'est lui ! C'est lui ! On l'a vu ! ».

C'est alors qu'apparut le chef de train:. Il était épuisé. Je me demande même comment il a pu se faufiler entre tous ces individus totalement perdus et désordonnés. Il tenta de parler avec le garçon, mais il était tellement à bout de souffle qu'il était pratiquement incompréhensible. Je m'approchai afin de mieux entendre la conversation, mais à ma grande surprise, le voyageur au lieu de répondre, se mit à rire, rire aux larmes. Il désignait du doigt la plaque qu'il avait lue. De ma place, je pouvais maintenant apercevoir qu'il s'agissait du règlement. Il tendait le billet de cent francs, pris dans un fou rire qui m'amusait quelque peu.

Les autres passagers se bousculaient ; ils tentaient d'atteindre le responsable de leur colère, tandis que ce dernier les regardait et se tordait de rire. Il était affalé dans le fond de son siège, billet à la main et les larmes aux yeux. Le chef de train, agacé, le leva et l'emmena hors du wagon. Le jeune homme se laissa faire sans cesser de montrer sa satisfaction.

Puis le train repartit. Les voyageurs retournèrent dans leurs compartiments en grognant. Ma voisine, qui avait contemplé le paysage, replongea dans son livre. Moi, je me rassis tout en pensant à ce qu'il venait de se produire. J'avoue que ce garçon, certes irresponsable, m'a amusé. Voyez-vous comme un simple geste peut bouleverser toute une organisation ? Il faut tout de même une pointe de courage et d'imagination, mais c'est à la hauteur de tout le monde. Que pensez-vous de cela ?

Je vous laisse ici, en attendant votre avis sur la question.

        Ainsi à bientôt mon cher ami

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